Coup de projecteur sur l’uranium de Faléa

Un congrès international sur « l’uranium, la santé et l’environnement » a lieu ce week-end à Bamako. Les habitants d’une commune malienne se battent depuis des années contre un projet d’exploitation.

A l’initiative de l’ONG « International Physicians for the Prevention of Nuclear War » et de l’Association des ressortissants et amis de la commune de Féléa (ARACF), le Centre international de conférence de Bamako abritera du 16 au 18 mars un congrès international consacré à « l’uranium, la santé et l’environnement ».

Le choix de Bamako pour cet événement n’est pas anodin. Le Mali, après son voisin nigérien, aiguise l’appétit des compagnies minières multinationales pour ses réserves en uranium. Malheureusement, regrettent les organisateurs, la population et les décideurs politiques ont des connaissances limitées au sujet de l’exploitation de ce minerai et de ses conséquences.

Explorations en cours par compagnie canadienne

En quatre ans, des dizaines de puits de carottage sont apparus sous des terres de cultures vivrières. L’exploitation minière proprement dite n’y a pas encore débuté. Mais le groupe canadien « Rockgate » poursuit la phase d’exploration, pour déterminer l’emplacement des meilleurs gisements et leur profondeur. Ce n’est plus qu’une question de mois, dit-on. Pour les habitants mobilisés contre cette opération minière au sein de l’ARACF, le temps presse.

Les représentants du ministère des Mines seront particulièrement attendus au congrès, qui sera également l’occasion pour les candidats à l’élection présidentielle de faire connaître leur position sur le sujet. « L’enjeu est énorme sur le plan politique, économique et social », commente le représentant de l’ARACF Many Camara. Il rappelle que « les éléments toxiques de l’uranium se propagent dans la nature ».

La candidate à l’élection présidentielle française absente

L’eurodéputée et candidate à l’élection présidentielle française Eva Joly ne sera pas du déplacement cette fois. La farouche opposante au nucléaire s’était rendue à Faléa en mars 2011 avant de rencontrer Amadou Toumani Touré. « Le président a promis d’arrêter les forages, de ne pas délivrer de permis d’exploiter et de désormais favoriser l’agriculture plutôt que les industries polluantes », avait-elle alors déclaré. Une déclaration contredite peu après par l’entourage de la présidence, selon qui « il n’y a pas eu de prise de décision de faire arrêter tout de suite les forages ».