La reprise de l’animation du site


Chers amis,
Après de longues années de silence, nous avons l’immense joie de vous informer que nous avons décidé de reprendre l’animation du site pour vous permettre d’être mieux informés sur nos luttes présentes et futures, mais aussi sur le contexte de ces luttes et les dynamiques sociales et politiques qui lui servent de support.
Nous tenons d’abord à vous remercier pour vos soutiens multiformes qui nous ont permis d’engager cette longue bataille contre le projet d’ouverture d’une mine d’uranium dans la Commune Rurale de Faléa. Cette bataille a permis d’ajourner le projet d’ouverture d’une mine d’uranium, d’élargir la base de notre action et d’obtenir le soutien de nombreuses organisations de coopération intervenant au Mali.
L’amélioration des impacts positifs qui a été obtenu sur le terrain suite à ces appuis (prise de conscience accrue et mobilisation grandissante des élus communaux, des associations et des populations locales) a assuré la crédibilité de l’intervention de notre organisation, sa légitimité institutionnelle aux yeux des autorités administratives et politiques maliennes et d’autres institutions de coopération au développement du Mali. Pour preuve, tout au long de ces années, de nouveaux partenariats se sont noués avec des acteurs institutionnels d’appui au développement aussi importants que la Fondation Gabriel Péri (France), Helvetas Swiss Intercooperation Mali, Fondation Rosa Luxemburg, Programme d’Appui aux Industries Extractives (PAGIE) de la coopération allemande au Mali.
Grâce aux soutiens de nos partenaires articulés à une vision structurée et une approche globale des questions de développement locale de ASFA 21, une vraie dynamique qui vise à garantir une gestion des ressources naturelles, agropastorales et minières à la fois transparente, équitable, soutenable sur le plan écologique et respectueuse du patrimoine multiculturel des communautés résidentes, susceptible d’améliorer le niveau de vie des populations locales y est effectivement enclenchée et la mise en synergie des appuis de ces différents partenaires permettront, sans aucun doute, d’atteindre plus rapidement les objectifs visés par notre projet.
Malheureusement, depuis une dizaine d’années, cette dynamique est fortement entravée par la grave crise politique, institutionnelle, sécuritaire, territoriale, économique et sociale qui sévit au Mali. Cette crise ( avec notamment la recrudescence du terrorisme) a gravement affecté les conditions de vie des femmes et des enfants, qui sont les catégories sociales les plus vulnérables, avec notamment des pertes en vies humaines, des déplacements forcés des populations à l’intérieur et à l’extérieur du pays, la destruction du système éducatif, des structures sanitaires et des bases de l’alimentation, l’instabilité sociale et même, dans certains cas, la déstructuration ou la désagrégation complète de milliers de familles.
Comme si cela ne suffit pas, le Mali, à l’instar de nombreux pays du Sahel, est confronté aux conséquences des inondations meurtrières. L’ampleur de ces inondations (des dizaines de morts et des milliers de maisons effondrées dans 17 des 19 Régions administratives du pays) est telle que le gouvernement à décrété l’état de catastrophe nationale afin de mobiliser la solidarité nationale et internationale pour venir en aide aux sinistrés.
Une évaluation conjointe entre l’Etat du Mali et la communauté internationale notamment l’organisme de Coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a établi qu’en 2024, il faut 701,6 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires urgents du Mali. Au total, plus de 4 millions de personnes sont concernées par le plan de réponse humanitaire. Le secteur de la sécurité alimentaire à lui seul nécessite plus de 222 millions de dollar pour sauver près de 2 millions de personnes menacées de famine. En 2023, les acteurs humanitaires ont mobilisé très peu de ressources, (228 millions de dollars) soit à peine 30% de la somme recherchée ! Néanmoins, près de 2, 8 millions de personnes ont été assistées.
Par ailleurs, depuis 2023, les ONG évoluent dans un contexte de tension entre le Mali et la France se traduisant par l’expulsion de l’Ambassadeur de France au Mali, la dénonciation des accords de défense entre le Mali et la France, avec comme conséquence immédiate, le départ de la Force Barkhane et le dépôt d’une plainte contre la France au Conseil de Sécurité, accusée par le Mali de «soutien au terrorisme», l’interdiction «avec effet immédiat», de toutes les activités menées sur le sol malien par des ONG/Fondations ou Associations opérant sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans l’humanitaire. En outre, une décision officielle de l’Etat relative aux dispositifs communs de coordination, de suivi et de contrôle des activités des associations et Fondations sur le territoire du Mali a été prise et adressée aux associations et ONG afin de s’y conformer.
L’ensemble de ces actes posés est une riposte du gouvernement malien suite à l’annonce, le 16 novembre 2022 par la France, de la suspension de son aide publique au développement au Mali, à l’exception de l’aide d’urgence et l’action humanitaire, estimant que les conditions n’étaient plus réunies pour la poursuite des projets.
Dans ce contexte difficile, ASFA 21 est confrontée à la problématique de son autonomie d’action et de son indépendance stratégique. Et depuis presque une année, elle ne bénéficie plus de l’appui de ses partenaires financiers qui sont en fin de programme ou confrontés à des difficultés financières. C’est pourquoi, elle a entrepris via son Directeur Exécutif, avec l’appui de ses partenaires européens, notamment le Forum Civique Européen, Afrique-Europe-Interact (AIE), une tournée de prise de contact en Europe auprès de Fondations ou institutions d’aide et de Coopération afin de solliciter leur appui.
La réactivation du site ASFA 21 vise à rendre visible ses actions, remobiliser nos nombreux soutiens en Europe ainsi que nos futurs partenaires institutionnels, renforcer dans la transparence, la démocratie locale, faire émerger le contrôle citoyen et la rédevabilité dans la gestion des ressources locales dans la Commune Rurale de Faléa et dans le Cercle de Keniéba, infléchir les politiques publiques nationales en les orientant vers une finalité de développement économique et social réel.
Il s’agira également de renforcer le dialogue entre les acteurs citoyens maliens et européens dans les domaines aussi vitaux comme l’immigration, la crise sécuritaire au Sahel, la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, les questions de gouvernance démocratique, les énergies renouvelables etc…
Bienvenue sur le site de ASFA 21 !

Village de Faléa