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NEWSLETTER Octobre 2014
LA MENACE D’UNE MINE D’URANIUM A FALEA !
Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer, mais le village de Faléa sans mine d’uranium… c’est encourageant.
Ce que nous vous avons émis comme espoir pour Faléa dans la dernière lettre circulaire se confirme. La baisse du cours de l’uranium (Yellowcake) n’incite pas à ouvrir de nouveaux gisements. La capacité de production mondiale est trop importante. On n’est plus à l’heure de la spéculation effrénée pour tirer profit de la flambée des prix de cette matière première toxique, mais au contraire à une tout autre époque : la chute continue de son cours. Conséquence : les titres d’AREVA plongent de l’ordre de 20% le premier août 2014. Le 9 octobre, l’agence de rating, Standard and Poor, S&P, parle de perspective négative et donne aux actions d’AREVA le classement BBB. Encore un peu et c’est l’État français détenteur direct ou indirect de près de 87% du capital d’AREVA qui va, comme d’habitude, lui « sauver» la mise !
SUCCÈS À FALEA !
L’initiative citoyenne ARACF vient de remporter une victoire non
négligeable: la mise en place d’un BAC Fluvial, projet de désenclavement pourtant bloqué depuis des années.
Le prix du Yellowcake demeurant trop bas pour motiver la société DENISON à
accélérer le début l’extraction de l’uranium de Faléa. (Denison est le
nouveau propriétaire des droits d’explorations minière), la société civile qui s’oppose aux conséquences d’un tel développement, dévastateur pour les terre agricoles, vient de
remporter un succès important pour une issue économique
alternative , ….le désenclavement de Falea gràce ä la mise en place d’un
bac moteur pour traverser le Falémé !
NEWSLETTER décembre 2013
En résumé,
Quelques bonnes nouvelles !
- La baisse continue du prix du Yellowcake ralenti l’ouverture de nouveaux gisements.
- La société d’exploration à Falea, Rockgate (RGT) avalé par Denison (DNN)
- L’activisme 2013 de l’initiative citoyenne ARACF et ses amis…
- La consultation populaire à Falea repoussée de nouveau : l’Étude d’Impact Environnemental et Social (EIES) n’est toujours pas disponible.
- L’échange entre Falea et Arlit dans les premiers mois du 2014.
- La déclaration de solidarité de ARACF avec la société civile nigérienne.
- « Normalisation politique » au Mali sous surveillance française.
Madame, Monsieur,
chères ami/es,
La population de Faléa ne peut pas encore tirer les conclusions de deux événements majeurs : premièrement, la société canadienne Rockgate Capital Corp (RGT, Toronto), qui a effectué l’exploration du site de Faléa a été avalée par une plus grosse, canadienne aussi, et dénommée DENISON (DNN Toronto). Deuxièmement, on dit que la mine d’extraction de bauxite sur le territoire de la Commune de Faléa (Voir Panneau 2 de l’exposition Falea la menace d’une mine d’uranium, la carte de l’attribution des
concessions) ne se réaliserait pas, la compagnie minière britannique qui y était active pour préparer son ouverture a déménagé avec ses équipements et ses matériels dans le sud du Mali, à Kignan (Région de Sikasso) .
Est-ce que ce sont, là, des coïncidences résultant de l’activisme de l’initiative citoyenne ARACF (et ASFA 21)? Provoquées par la présence sur place de la Radio communautaire, la Déclaration des Maires du Cercle de Kéniéba, l’activité des comités de para-juristes, la participation d’une forte délégation des habitants de Faléa à la conférence internationale Uranium, Santé et Environnement de Bamako en mars 2012 et de représentants de l’ARACF à l’édition 2013 du même évènement à Dar es Salam (Tanzanie), la présence du tout nouveau véhicule sanitaire tout terrain, une Toyota 4roues motrices, offert par l’ARACF aux 21 villages de la Commune de Faléa, qui contribue, depuis mai 2013, de façon significative au désenclavement de la région? Tout cela constitue, en effet, un signal visible de plus que les habitants peuvent compter sur un nombre croissant d’alliés qui
défendent l’Appel de Faléa. Parmi eux : la Ville de Genève, qui poursuit sans interruption son appui commencé en 2010, et les nombreuses organisations humanitaires, des syndicats, des parlementaires et des ONG’S de divers pays.
Avant son rachat par DENISON, Rockgate a tenu à manifester ses bonnes dispositions à l’égard du Gouvernement malien. Le ministère de l’environnement a imposé pour ces négociations la présence des porteurs de l’initiative citoyenne ARACF. Est-ce que cela n’était qu’une manoeuvre pour ne pas perturber la vente des actions RGT à un bon prix ?
En tous cas, il faut constater que l’EIES (étude d’impact) exigée par la législation minière malienne et annoncée sur le site web de RGT n’est pas encore mise en route et l’échéance pour le dépôt de son rapport n’a pas été fixée et diffusée officiellement. Ceci aura pour conséquence que la consultation populaire à Faléa ne pourra pas être envisagée dans les délais annoncés initialement par les acteurs citoyens et les élus.
L’ARACF va utiliser ce temps pour analyser de près DENISON, ses activités au Canada, en
Zambie, en Namibie et en Mongolie et essayer de comprendre ses relations avec AREVA.
Elle va également organiser l’échange de Faléa avec Arlit, territoire de sites de mines d’uranium au Niger exploitées depuis plus de quarante ans, surtout par Areva, et essayer de faire avancer sur le terrain les actions et projets qui favorisent un développement local, alternatif et durable.
Sur le plan politique général, la démocratie sous la surveillance rapprochée de l’ancien (et du nouveau ?) colonisateur, la France, paraît retrouver un semblant de normalisation : les élections du 24 novembre et du 15 décembre 2013 des députés pour la nouvelle Assemblée Nationale se sont déroulées sans trop de heurts, mis à part de KIDAL, dans le nord du Mali. La France ne se distancie apparemment pas des organisations qui militent pour la division du Pays… Quant aux élections municipales, elles auront lieu courant mai 2014.
Avec nos salutations amicales et bonne 2014
Nouhoum KEITA, Hannes LAMMLER
ARACF/ASFA21 FCE – Projet Falea
AREVA révolte la société civile du Niger !
Retrouver l’article source sur SWISSAID, et la déclaration de solidarité de ARACF en bas de page.
« La société civile du Niger révoltée par l’attitude d’Areva, qui refuse toute négociation sur le prix de l’uranium
«Le Niger n’acceptera plus de continuer à mendier pour nourrir ses populations et subvenir à leurs besoins, alors que son uranium, exploité depuis plus de 40 ans par Areva, rapporte énormément d’argent au géant nucléaire français», estime Ali Idrissa, coordinateur du ROTAB, une organisation de la société civile nigérienne appuyée par SWISSAID.
Dans un communiqué de presse conjoint publié le 16 décembre 2013, le ROTAB ainsi que la campagne Publiez ce que vous Payez – dont SWISSAID fait partie – condamnent l’attitude d’AREVA, qui refuse de négocier et continue à vouloir exploiter l’uranium du Niger à son unique profit. Et au détriment de la population nigérienne, dont l’écrasante majorité survit dans une révoltante pauvreté.
C’est la toute première fois que le Niger demande à ce que des conventions qu’il estime très déséquilibrées soient renégociées. Et ce avant le 31 décembre 2013, date de leur expiration. C’est dire si le temps presse. Or, les négociations sont actuellement dans l’impasse, Areva recourant à tous les arguments possibles et imaginables pour ne rien lâcher. Le géant nucléaire estime par exemple que l’exploitation de l’uranium au Niger ne serait pas rentable si on lui retirait les exemptions et avantages fiscaux dont elle bénéficie depuis plusieurs décennies dans ce pays, ou que la demande mondiale est en baisse.
Des arguments irrecevables pour Ali Idrissa et le ROTAB, qui encourage tous les citoyens nigériens à se mobiliser contre le comportement du groupe Areva. Et appelle à une marche de protestation le samedi 21 décembre 2013 devant le siège de la société française à Niamey, ses sites d’exploitation à Arlit et Agadez, ainsi qu’en France. Ali Idrissa estime que «depuis le début de l’exploitation jusqu’en 2010, le groupe Areva a fait sortir des mines nigériennes plus de 114’000 tonnes d’uranium», dont le Niger n’a tiré qu’un très faible bénéfice. Il estime par ailleurs qu’en refusant d’appliquer le nouveau Code minier adopté en 2006, qui prévoit des dispositions fiscales et douanières visant à accroître les revenus de l’Etat, Areva bafoue les règles du Niger. »
ARACF, association des ressortissants et amis de la Commune de Faléa, soutient la société civile du Niger : ( télécharger le document en PDF)
Déclaration de soutien de l’ARACF à la société du Niger
Depuis plus de 45 ans, le groupe AREVA, le géant français du nucléaire, à travers ses filiales locales que sont la Somaïr et la COMINAK, exploite l’uranium du Niger. Les conventions d’exploitation de cette ressource énergétique stratégique entre l’Etat du Niger et le groupe AREVA arrivent à échéance à la date du 31 décembre 2013.
Ayant fait le constat que depuis plusieurs décennies le Niger n’a jamais profité de façon juste et équitable des retombées financières de cette exploitation, la société civile de ce pays dans toutes ses composantes, s’est mobilisée comme un seul homme dans des marches pacifiques à Niamey et ailleurs (par exemple à Arlit où elle s’est heurtée à une interdiction illégale et scandaleuse) pour exiger des autorités nationales et d’AREVA, de meilleures conditions en faveur des populations locales et des retombées financières conséquentes, facteur essentiel et nécessaire à la mise en œuvre du plan national de développement économique et social.
En effet, une enquête réalisée par l’ONG OXFAM en 2010, a révélé le caractère inique de ce contrat : les compagnies minières ont extrait du sous-sol nigérien un total de 114 346 tonnes d’uranium qui représentent une valeur d’exportation de 2300 milliards de FCFA. De cette faramineuse somme, le Niger n’aurait perçu que 300 milliards de FCFA soit 13% de la valeur exportée ! Pendant ce temps, les dégâts induits par les activités extractives des filiales d’Areva sur l’environnement et la santé des populations nigériennes sont incommensurables. Leur exclusion de la gouvernance du secteur uranifère et minier en général est flagrante.
L’ARACF (Association des Ressortissants et Amis de la Commune de Faléa) qui mène, au Mali, depuis plusieurs années, le même combat contre le pillage, la destruction du cadre écologique et de la santé des populations, l’injustice économique et sociale, pour la transparence et la démocratie participative dans la gestion du secteur mines-énergie, tient à apporter son soutien total et indéfectible à la lutte de la société civile du Niger qui exige la révision en profondeur et une renégociation juste et équitable des conventions d’exploitation afin de garantir au Niger des revenus plus substantiels pouvant lui permettre de faire face à des crises alimentaires récurrentes, d’assurer un meilleur accès aux soins de santé au plus grand nombre, une meilleure éducation et un investissement à hauteur des besoins dans l’agriculture.
L’ARACF s’engage à participer activement et sans relâche au développement de la solidarité des citoyens, patriotes et démocrates africains autour de cette lutte noble et nécessaire de la société civile et du peuple du Niger pour acquérir la souveraineté nationales sur les ressources du pays, pour l’égalité dans la coopération internationale, pour la démocratie et un développement national autonome et réel.
Bamako, le 27 décembre 2013,
Pour le Bureau de l’ARACF, le Secrétaire à la Communication Nouhoum KEÏTA
Compte Rendu séjour et conférence en Tanzanie
Conférence sur les conséquences de l’extraction de l’uranium pour l’environnement et la santé
Bahi / Dodoma et Dar Es Salaam, Tanzanie
1 – 6 octobre 2013
En Tanzanie, l’uranium devrait être extrait à trois endroits différents. Un terrain arraché à un parc naturel, la Selou Game Réserve, site protégé par l’UNESCO comme patrimoine mondial ; un vaste champ de riz à Bahi et un paysage fertile actuellement géré et exploité par l’Église catholique à Manyoni, à une heure et demi en voiture de la capitale Dodoma. Ces terres seront ainsi transformées en dépotoirs miniers radioactifs . Le gouvernement n’apprécie guère l’opposition à ces projets.
Des experts de l’uranium, des médecins et des scientifiques de différents pays ont visité ces champs et ont mis en garde la population et le gouvernement confronté à ce choix diabolique[1] à l’occasion de la conférence « Les conséquences de l’uranium pour la santé et l’environnement » [2]. Cette rencontre, après celle de 2012 à Bamako, était aussi l’occasion pour une délégation de trois membres de l’initiative Citoyenne ARACF Falea, Mali (voir Archipel No 2012) qui s’oppose à un projet de mine d’uranium, de prendre contact avec l’opposition tanzanienne. Voici un bref résumé.
Mardi, 1er Octobre 2013, notre groupe international est au complet à l’aéroport de Dodoma. Neuf véhicules nous transportent dans les environs de Bahi, où nous découvrons les terres et la situation des villageois. C’est la saison sèche et l’on voit des tubes de plastique bleu qui dépassent d’environ un demi-mètre. Ils ne sont pas étanchéifiées ! Depuis que des forages d’exploration ont été effectués sur ces terres, des personnes qui y travaillent se plaignent d’irritations de la peau et d’eczéma, qui proviendraient des produits chimiques utilisés lors des forages et contaminant ainsi l’ensemble des zones humides. Après la visite des terres – comme l’exige la coutume du village, nous allons signer le livre des visiteurs à la Mairie.
Devant ce bâtiment un grand nombre d’habitants nous entoure et des questions fusent dans tous les sens. Sur le chemin du retour la police arrête le convoi. Elle prétend que nous avons provoqué un tumulte dans le village et nous invite à la suivre à la station de police proche pour interroger l’un des organisateurs de la visite, Anthony LYAMUNDA, conseiller élu du district. Ceci dure quelques heures. Ce n’est que l’arrivée de l’avocat Tindu LISSU, venu exprès de Dodoma, qui met fin à l’interrogatoire. Nous retournons à la capitale où aura lieu le lendemain la première partie de la conférence. Les organisateurs prévoyaient d’abord Bahi, afin qu’un grand nombre d’habitants puisse y assister. Les mêmes rasions invoquées pour l’interrogatoire ont été avancées pour imposer Dodoma comme lieu de conférence. Malgré cela, plus de 250 personnes de Bahi et Manyoni viennent le lendemain par bus à Dodoma.
Plusieurs scientifiques et des intervenants du Canada, des USA, de l’Australie, de l’Afrique et de l’Europe ont informé les quatre cents participants à la rencontre de DODOMA sur les dangers et les effets de l’exploitation minière de l’uranium. Quant au ministère de l’Énergie, il a annoncé par communiqué que l’extraction de l’uranium n’est pas dangereux, mais nécessaire pour le développement du pays (The Guardian, 10/02/2013).
« Uranium: conséquences pour la santé et l’environnement», la conférence de Dar es-Salaam
Hellen Kijo BISIMBA, directeur juridique de Legal and Human Rights Centre (LHRC), Joan LEON de la Fondation Rosa Luxembourg de Dar Es Salaam et Günter Wippel (Freiburg, D) du réseau URANIUM NETWORK se sont félicité de pouvoir accueillir une nombreuse audience en grande partie nouvelle. Plus de quatre cents personnes étaient présentes ici. Mais peu de gens de Bahi et Manyoni ont pu faire le voyage de huit heures à Dar es Salaam. Le ministre tanzanien de la Santé, Dr Hussein MWINYI en dialogue avec Dr Andreas Nidecker IPPNW de la Suisse, ouvre officiellement la conférence après les contributions du Conseil national de l’environnement (NEMC) [3] et de la Commission de l’énergie atomique Tanzanie [4](TAEC). Dans un entretien pour Radio Zinzine et Archipel, M. MWINYI répond à la question « comment le gouvernement de la Tanzanie compte faire face à l’énorme fardeau de la renaturation des mines après la fin de l’exploitation de ce minerai et qui payera ? » « Le tout sera soumis à des accords avec les sociétés d’extraction et le gouvernement a entamé, grâce à l’expérience d’ailleurs, « a capacity building process »… autrement dit va acquérir des connaissances pour savoir comment la protection de la population face aux déchets radioactifs sera réalisée et financée durant les 200 ans[5] (!) suivant la fin de l’extraction.[6]
Hilma SHINONDOLA – MOTE décrit l’ exploitation des ouvriers des mines et l’absence de protection du travail en Namibie. Une protection, selon les exploitants de mines, ne serait pas nécessaire puisque la « low level radiation is not dangerous » de faibles doses de rayonnements ne seraient pas dangereuses malgré la preuve du contraire apporté par que Hilma dans son étude de 2008 : « Mystery behind low level Radiation [7]». Robert MTONGA de la IPPNW Zambie a déclaré que la tuberculose chez les mineurs représente actuellement le pire problème de santé en Zambie, « the worst public health problem we are facing today ». Un tiers de la population active en Zambie travaille dans les mines.
Thomas SEIFERT, professeur de géologie à l’Université de Freiberg (D) explique les maladies « mystérieuses » de mineurs dans l’Erzgebirge (D). Depuis le Moyen Age on y extrait le minerai d’argent et les mineurs inhalent le gaz radon libéré dans les parties uranifères. Ceci cause des cancers du poumon et représente encore aujourd’hui l’un des principaux problèmes des mineurs.
Mariette LIEFFERINK est de l’Afrique du Sud. Elle travaille pour la « Fédération pour un environnement durable ». Elle décrit l’héritage des mines comme troisième fléau de la planète juste après le réchauffement climatique. « Les sociétés des mines partent ailleurs, pendant que les gens restent sur place et continuent à vivre dans le voisinage de tas de résidus au rayonnement comparable avec l’intensité du rayonnement de Tchernobyl. » Les vents portent des particules d’érosion et des gaz à partir de ces mines délaissées sur de grandes distances. On a pu détecter des résidus des ces mines de l’Afrique du Sud en Tasmanie[8]. Le calculs coûts-bénéfices sont toujours faits pour le fonctionnement continue de la mine, sans prendre en considération les coûts après la fermeture des mines. La gestion des post mining costs[9] n’existe pas dans les calculs des grandes organisations comme la Banque Mondiale, qui élaborent les normes internationales. La mine de Wismuth SDAG[10] – la plus grande mine d’uranium de l’Europe – n’a jamais généré de bénéfices, selon le Professeur Urs RUEGG, pharmacologue et président de IPPNW Suisse. 80-90% de l’uranium extrait a été utilisé dans la technologie des armes.
Nouhoum KEITA de l’initiative Citoyenne de Falea ARACF (Mali) a déploré l’ignorance presque généralisée sur les activités des sociétés transnationales et la précarité de son pays malgré l’extraction annuelle d’au moins 50 tonnes d’or destinées à l’exportation. Son compatriote Cheik Oumar CAMARA, vice-président du cercle (département) de Kéniéba, à laquelle appartient la communauté Falea ( www.falea21.org ) décrit les agissements des sociétés transnationales comme un génocide régionale. Il est déterminé à poursuivre la lutte sans armes mais avec intelligence jusqu’à la fin . Enfin, nous entendons Soly RAMATOU du Niger, où la transnationale AREVA extrait depuis 40 ans l’uranium pour les centrales nucléaires française et pour le marché mondial. « A partir de trois heures du matin, il est possible de se procurer pendant une heure de l’eau, alors que les mines d’Arlit[11] consomment environ 900.000 m3 par heure. » AREVA est le plus grand employeur au Niger, mais l’argent va dans ses poches et dans celles de quelques membres du gouvernement, alors que la population est l’une des plus pauvres du monde. La conclusion de Soly: « Contrairement à nous, Falea a toujours le choix de refuser la mine. Et nous devons les aider. »
La Commission de l’énergie atomique Tanzanie (TAEC), citée au début de l’article, a été créée en 2003 avec la loi n ° 7 sur l’énergie atomique et son utilisation sûre et pacifique, pour promouvoir la santé et la prospérité de la population tanzanienne. Selon le conseil national de gestion de l’environnement (National Environnement Management Council (NEMC), l’attribution d’une concession d’extraction oblige la réalisation d’une étude d’impact environnementale et sociale (EIES) mais la Tanzanie ne dispose pas encore d’experts qui peuvent, d’une manière critique, accompagner une telle étude. « Tanzania started to get experts to protect uranium mining [12] » . L’UNESCO a autorisé le gouvernement de la Tanzanie de sortir une partie de la réserve naturelle Selou Game Reserve – patrimoine de l’humanité – de cet aire protégé et de céder ainsi aux transnationales une concession pour l’exploration de l’uranium sur ces terres. L’organisation tanzanienne des droits humains (Legal and Humana Rights Centre LHCR) demande dans un film au gouvernement du pays, s’il est prêt à répondre aux défis de la catastrophe environnementale et sanitaire que provoque l’exploitation minière de l’uranium[13].
Là où l’extraction de l’uranium s’effectue déjà depuis quelques années, comme au Niger ou au Canada, on peut constater les erreurs désastreuses commises par des politiciens et des sociétés transnationales, qui veulent profiter aujourd’hui et dans les années à venir des normes environnementales et sociales particulièrement faibles en Afrique pour réaliser des bénéfices encore plus grands[14]. Dans le cas de la Tanzanie, il y a des entreprises d’Australie, de Russie et d’Afrique du Sud (MANTRA, ARMS, URANEX etc [15]) qui sont dans la course.
L’énergie nucléaire existe uniquement à cause de financements étatiques annuels à hauteur de millions d’Euros par le traité de l’EURATOM[16], grâce aux subventions accordées aux lobbies de l’armement militaire, à cause des avantages dûs à la situation accordée aux exploitants des centrales nucléaires et la socialisation à la fois de la renaturation et de la réhabilitation des sites et la prise en charge par les États des sommes gigantesques nécessaires pour l’élimination des déchets d’uranium. A cela s’ajoute la soumission de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à l’Agence internationale de l’Énergie atomique (AIEA)[17] . Le lobby nucléaire empêche ainsi, grâce à cette agence internationale basée à Vienne, l’ indemnisation des travailleurs subissant des irradiations dans les mines d’uranium et dans les centrales nucléaires et de leurs familles ; l’adaptation des polices d’assurance pour les dommages potentiels causés par les accidents nucléaires, la poursuite juridique des responsabilités personnelles des dirigeants, la participation de la population selon les principes fondamentaux du consentement préalable, libre et éclairé « Free Prior and Informed Consent » , la création de fonds publics pour la gestion des réserves des exploitants de centrales nucléaires et – à ne pas oublier – le traitement international et indépendant de la catastrophe de Fukushima .
« Uraniun Mining : Tanzania faces the Devil ‘s choice, experts warn »
Mines d’uranium : des experts avertissent la Tanzanie, qui est confrontée à un choix diabolique a titré The Guardian, samedi 5 octobre 2013 pour la deuxième journée de la conférence à Dar es Salaam. La journée débuta avec un rapport d’Andreas Nidecker IPPNW Suisse sur la situation du marché de l’uranium comme source d’ énergie, notant entre autre que les coûts de production d’uranium sont actuellement plus élevés que la valeur de sa vente . Il constate que les changements dans le marché de l’énergie dans son ensemble expriment une tendance vers une réduction de l’approvisionnement en énergie nucléaire.
Professeur Sebastian PFLUGBEIL explique l’histoire de Wismuth en Allemagne de l’Est, qui était alors la plus grande mine d’ uranium au monde. Il met en garde tout le monde au sujet de l’extraction de l’uranium qui provoque des dommages irréparables et qu’il est impossible de renaturer entièrement les zones minières. Il explique comment AREVA, la transnationale française a appris de l’exemple de Wismuth. Ainsi elle exploite au Niger un hôpital privé dans les mines pour éviter que les maladies des mineurs soient évaluées de manière indépendante.
David FIG de Johannesburg , combattant de longue date contre les mines d’uranium et les Centrales nucléaires en Afrique du Sud, met en évidence l’importance de comprendre toute la chaîne nucléaire. Depuis seulement dix mille ans, l’ humanité est impliquée dans l’agriculture. A l’exemple de Bahi, il explique qu’une mine d’uranium transforme un champ de riz en une fosse à déchets, qui peut contaminer l’environnement pour des centaines de milliers d’années. Face à ce propos, les arguments du gouvernement tanzanien ne pèsent pas lourd . Celui-ci claironne que la nouvelle mine va créer quelques centaines d’emplois et que la durée de l’exploitation minière de l’uranium est estimé à 30, peut être 50 années. Ce qu’il ne dit pas : Après ces années, la rizière reste un désert radioactif pour des générations.
« Les gens qui vivent ici doivent être impliqués dans la prise de décision. Le gouvernement ne voit apparemment que l’argent à court terme qui devrait être généré par la mine ». Amani Mustafa HAKI-MADINI du Niger souligne la dépendance du gouvernement par rapport aux sociétés transnationales et son attitude qui en résulte face aux activités minières. Les gouvernements écartent systématiquement les voix de la population, tandis que les entreprises dépensent une part toujours plus importante de leurs bénéfices pour la sécurité, parce que l’ exploitation minière chasse toutes les autres activités, comme l’agriculture, et conduit à l’expulsion des personnes qui vivent près de ces mines.
L’espérance de vie moyenne en Tanzanie est actuellement de 56 ans mais dans les zones minières, de 40 ans . MADINI plaide pour impliquer les habitants au bon moment et se pose la question comment le pays peut gagner de l’argent avec des mines d’uranium sans avoir réussi cela jusqu’à présent avec les mines d’or.
Anthony LYAMUNDA , directeur de l’ONG co-organisatrice CESOPE[18] décrit les visites des futurs sites miniers d’uranium à Bahi et Manyoni et l’expérience avec la police. Divers intervenants locaux complètent son récit. Un conseil de district élu ( conseiller du district ) de Bahi souhaite que les ressources locales soient détenues par les habitants de Bahi et non pas par le gouvernement comme c’est imposé par la loi. « We realy have to organize ourselves to see how we can help the people that are affected by mining activities »[19] Un ancien mineur remercie le » blanc avec les cheveux longs » (Günter Wippel uraniumnetwork) pour les nombreuses bonnes informations qu’il va certainement transmettre à son député (MdP) de sorte qu’il ne participe plus à ce jeu . « Rassemblons nos mains pour combattre ces manœuvres politiques ».[20]
Anthony LYAMUNDA constate une fois de plus que la Tanzanie appartient à tous et pas seulement au gouvernement et il plaide pour une économie durable à Bahi. « We never had much benefit from international investment, let’s wait until we have our own experts and then decide as Tanzanians » «Nous n’avons jamais tiré bénéfice des investissements internationaux. Nous allons attendre le moment ou nous aurons nos propres experts et décider alors comme Tanzaniens ».
Après l’adoption d’une déclaration commune, le Congrès prend officiellement fin.
Malgré le fait que l’extraction d’uranium n’est actuellement pas rentable, on continue dans plusieurs pays africains d’attribuer des concessions d’exploration et d’exploitation. Ces investissements préventifs, dans le cas de l’uranium en attendant une demande de nouveau à la hausse, passent pour la plupart par des sociétés basées au Canada. Pour les autres matières premières, nous continuons à observer la course aux placements des énormes avoirs dont disposent actuellement les grosses fortunes de la planète. Une sorte de néo-feudalisme planétaire qui attribue des titres de propriétés aux oligarchies en place.
À Falea au Mali, la société d’exploration Rockgate Capital Corp changerait apparemment de propriétaire. La transnationale DENISON, également domiciliée à Toronto au Canada, s’y intéresse avant même que l’évaluation de l’impact environnemental nécessaire soit réalisé. Opération purement financière ?
L’initiative citoyenne ARACF prépare, en collaboration avec le cercle de Kéniéba et la Mairie de Falea, une consultation populaire pour le mois de juin 2014 qui donnera à chaque villageois en âge de voter une voix pour dire oui ou non à la mine d’uranium[21].
Le Mali, qui est aujourd’hui encadré « démocratiquement » par l’ancienne puissance coloniale, la France, peut faire respecter la volonté populaire face à une société transnationale. Mais faire respecter cette décision dépend aussi de toutes les personnes – en particulier en France – qui continuent à joindre le réseau de solidarité nationale et internationale avec la population des 21 villages de Falea.
Un abîme de communication sépare les anciennes colonies anglophones de l’Afrique de la sphère d’influence française.
Ce constat a été fait aussi le dimanche 6 octobre 2013, qui a vu se réunir, après la conférence rapportée dans l’article précédent, les membres de l’African Uranium Alliance (AUA) à Dar es Salaam. Mais des ponts se construisent. Les conditions politiques différentes entre l’Afrique de l’est anglophone et l’Afrique de l’Ouest francophone peuvent être bien illustrées à travers les résistances aux projets d’extraction d’uranium en Tanzanie et au Mali. Ceci pourrait être le contenu d’un prochain article dans Archipel écrit en coopération avec Anthony LYAMUNDA, Bahi et professeur Many CAMARA, Falea.
Hannes LAMMLER (EBF /FCE), Guenter HERMEYER (BI-Lüchow Dannenberg)
19.Oktober 2013
[1] Titre du Guardian samedi 5 octobre 2013 Uranium Mining : Tanzania faces the devil’s choice, experts warn.
[2] Organisé par Internationale des Médecins pour la prévention de la guerre nucléaire IPPNW, uraniumnetwork,CESOPE, LHRC et Fondation Rosa Luxemburg ,
[3] National Environnement Management Council (NEMC)
[4] Tanzania Atomic Energy Commission (TAEC)
[5] Selon la norme américaine les stériles (mot français pour les tas de déchets radioactifs) doivent résister à la lixiviation (lessivage, par les eaux de pluie) au moins deux cents ans.
[6] Entretien disponible en audio sur le site Falea21.org
[7] Mystère de l’irradiation à doses faibles.
[8] Petite île au sud de l’Australie (Melbourne)
[9] Les frais après l’arrêt de l’extraction ds mineraies.
[10] La société mixte soviétique et allemand SDAG WISMUT en RDA.
[11] Arlit se trouve au Niger, lieu principal de l’extraction de l’uranium
[12] La Tanzanie n’a que commencé à devenir expert en protection de mines d’uranium.
[13] The road to calamity – BARABARA KUELEKEA MAAFA , englische Untertitel disponibel
[14] « L’avenir appartient aux sociétés qui engagent à bon compte des mercenaires pour protéger leurs intérêts sur place. De toute façon, les États africains, faibles et corruptibles, ne sont pas en mesure de faire respecter le code du travail et le code minier, alors nous piétinons la législation écologique et sociale, nous intimidons la population locale… ainsi, l’extraction des matières premières se fait au meilleur prix ! » Source FCE
[16] Voir entre autre Was ist EURATOM ? http://www.plage.cc/cms/antiatom/euratom.php
[17] Agnès SINAI Le Monde diplomatique, décembre 2012: Un gendarme du nucléaire bien peu indépendant
[18] Civil Education is the Solution for Poverty and environmental management.
[19] «Nous devons vraiment nous organiser pour voir comment nous pouvons aider les personnes qui sont affectées par les activités minières »
[20] « Let’s collect hands to fight, no political games anymore »
[21] Voir www.falea21.org.
ARACF en Tanzanie
La conférence Uranium et santé dérange t’elle les autorités tanzaniennes ?
mercredi 2 octobre 2013,
DERNIÈRE MINUTE : Un article fort intéressant du Gardian tanzanien intitulé « Mines d’uranium : la Tanzanie face à un choix diabolique, alerte des experts « (en anglais)
… Brièvement ce message pour vous tenir un peu en alerte… Il y apparemment ici, en Tanzanie, où nous assistions avec ARACF à une conférence de sensibilisation aux risques sanitaires liés à l’extraction d’uranium, un lobby pro nucléaire assez important dans le gouvernement d’un pays pourtant considéré récemment par OBAMA comme une démocratie exemplaire …
The district commissioner (l’équivalent d’un sous-prefet) du district de Bahi, un village situé à une heure et demie en voiture de la capitale DODOMA n’apprécie guère la visite des médecins et scientifiques contre le nucléaire venus de divers pays pour informer les populations de Bahi et Manyoni menacées par des projets d’extraction d’uranium. Après une journée de visite sur le terrain, l’organisateur principal, Monsieur Anthony LYAMUNDA, a été contraint de venir au poste de police de Bahi pour « perturbation de l’ordre public ». …
L’interpellation a eu lieu alors que soixante dix congressistes visitait le 1er octobre dernier une immense plaine marécageuse près de Manyoni et non loin de Bahi gérée en grande partie par l’Eglise catholique et consacrée jusqu’à présent à l’agriculture. Les médecins ont pu observer de nombreux trous de forages – il y en aurait plus de milles ! – non sécurisé, tout comme à Falea, c’est à dire non obturé par un bouchon de béton.
Par ailleurs, un autre grand domaine agricole, une risière – jusqu’à l’horizon – à environ 150 km au Nord de DODOMA, qui représente une richesse énorme sur le plan agricole, actuellement travaillé par 70 villages, est également menacée d’être transformée en en no man’s land radioactif.
Ces projets de mine d’uranium sont voulu par quelques membres du gouvernement, qui n’hésitent pas via leur représentant local à intimider les populations et perturber le déroulement d’un événement totalement pacifiste .Il est fort étrange de se trouver, une année et demie après la catastrophe de Fukushima qui n’est pas encore terminé, face à des projets de mine d’uranium qui détruiront des plaines agricoles fertiles .
ANNEXES :
• Extrait sonore de l’intervention du l’avocat Tundu LISSU à la sorti du poste de police de Bahi après la fin de la retenue d’un des organisateurs des de la conférence
• Pour info : Présentation et programme de la conférence citée
• CESOPE (site tanzanien de défense de l’environnement) :http://www.cesopetz.org/hello-world/
Expo Faléa en Autriche
L’exposition « Faléa – la menace d’une mine d’uranium » à Salzburg
Salzburg en Autriche est la ville de Wolfgang Amadeus MOZART, compositeur mondialement connu. Mais elle est aussi la ville qui fête en 2013 le centième anniversaire de Robert Jungk, auteur du bestseller :L’ETAT ATOMIQUE publié en 1977. Cette ville et son Maire, Heinz SCHADEN, à travers une exposition consacrée à la résistance des habitants de Faléa au Mali contre un projet de mine d’uranium rappellent la catastrophe nucléaire de Fukushima d’il y a deux ans.
En plein centre touristique de la Ville de Salzburg le monument The Fence of capital offence, der Zaun des Anstosses, la « clôture de l’achoppement »rappelle la résistance exemplaire des habitants de la Ville, de toute la Région en solidarité avec les opposants allemands qui se mobilisaient depuis 1985 contre l’installation d’une centrale de retraitement nucléaire à Wackersdorf en Bavière.
- Inauguration de l’exposition dans la Mairie de Salzburg
- Heinz SCHADEN (Maire) Many CAMARA (ARACF), Hannes LAMMLER (FCE)
Le tribunal administratif de Munich, le 10 Décembre 1985, a donné l’autorisation de défricher la forêt Taxöldener pour préparer l’emplacement de la centrale WAA. Les manifestants nucléaires y érigeaient dès le 14 décembre un village de huttes, qui a été évacué deux jours plus tard par la police venu au nombre de 3700 hommes… 869 manifestants ont été arrêtés. Cependant, le 21 décembre un nouvel village de huttes a été érigé et vidé le 7 janvier 1986 par les forces de l’ordre. La situation s’est aggravée de plus en plus, les droits civiques des habitants des communautés environnantes, qui ont soutenu les opposants à l’énergie nucléaire ont été limitées. La police se plaint de la solidarité croissante de la population locale avec les militants étrangers anti-nucléaires. [2] La presse populaire utilisait de plus en plus des mots comme « occupation » et « guerre civile » pour décrire la situation rappelant les derniers chapitres du fameux livre de Robert Jungk L’Etat atomique qui avait prédit un tel développement. De 1985 à 1989 inclus, des interdictions de manifester, des perquisitions, des arrestations et le déploiement régulier de grand contingents policiers venant de tous les Länder de la BRD dominaient les évènements politiques de la Région.
La mobilisation de la population a abouti au refus systématique des divers permis de construire qui ont été accordés par les autorités. Pour le deuxième permis de construire partielle de l’été 1988, l’audience publique obligatoire a eu lieu à Neunburg vorm Wald. A cet effet, des objections ont été émises par 881.000 citoyens.
Aujourd’hui on peut lire sur le monument qui rappelle cette histoire de résistance populaire réussie :
- Plaque du monument : La clotûre de l’achoppement
Jamais encore dans l’histoire on a connue une résistance populaire aussi importante contre un méga-projet technocratique [1] : plus de 420 000 objections allemandes et 420 000 objections autrichiennes entre autres aussi de la part de la Ville et du Land de Salzburg ont fait tomber ce grand projet inutile. C’était l’heure de la naissance de la politique extérieure autrichienne anti-nucléaire. C’est une contribution contre l’économie du plutonium et
sa contamination continue de l’environnement
ses transports permanents de déchets radioactifs
ses risques d’abus du plutonium : le sabotage, des bombes nucléaires dans les mains des États et de terroristes,
ses méthodes d’imposition et de surveillance antidémocratiques et policières.
PLAGE – la plateforme antinucléaire de Salzburg – a été créé dans les années de l’opposition contre la centrale de retraitement Wackersdorf. Elle a organisé la mise en place l’exposition pour Faléa. Elle ne va pas oublier dans les mois et années à venir la résistance des habitants de Faléa.
- Monument Resistance à WAA
L’Autriche essaie de rassembler les pays européens opposés au nucléaire et les invite à quitter l’EURATOM. Ce lobby militaro-nucléaire a été instauré dans les premières heures de l’Union Européenne et encaisse annuellement des millions d’Euros de contributions étatiques, même de contribuables de pays, qui se sont clairement prononcés contre l’énergie nucléaire. Savoir un peu plus !
- Après Dakar, Geneve, Berlin, Frankfort l’exposition Falea – la menace d’une mine d’Uranium est à Salzburg.
N’oubliez pas de signer l’appel de Faléa : SANS RESPECT DE LA DÉMOCRATIE ; DES DROITS DE L’HOMME ET DE L’ENVIRONNEMENT, PAS D’EXTRACTION MINIÈRE.
Notes
[1] les grands projets inutiles
Manifestation en Suisse
Le témoignage de Falea
La manifestation contre l’énergie nucléaire du dimanche 22 mai 2011 a attiré une grande foule dimanche en Argovie aux abords de la centrale de Beznau (AG). Sous le soleil, plus de 20 000 personnes ont participé à l’événement dans une atmosphère pacifique. Au cours de ce rassemblement, la coalition antinucléaire a rédigé une lettre de revendication au Gouvernement Suisse, qui doit préciser sa position mercredi prochain.
Plusieurs intervenants se sont succédés à la tribune dans une ambiance festive et colorée. Parmi eux le chargé à la communication de l’ARACF – Nouhoum KEITA – présent en Europe dans le cadre d’une campagne d’information sur la menace d’une mine d’uranium à Faléa.
- Nouhoum KEITA à la tribune
- lors de la manifestation la plus importante contre le nucléaire que la Suisse ait connu depuis 25 ans. NK sera également devant la commission de la coopération économique et du développement du Bundestag à Berlin dans le cadre d’une audition publique.
Voici quelques extraits de son intervention : « Faléa, est une commune rurale de 17. 000 habitants et située dans l’ouest du Mali, entre les frontières de la Guinée et du Sénégal. Elle est le théâtre d’une intense exploration minière. Son sous-sol renferme de minerais précieux comme l’or, le diamant, la bauxite, le fer, le plomb, l’uranium. S’agissant de l’uranium, les données récentes estiment que la commune de Faléa recèle le plus important potentiel avec une estimation de 5000 tonnes sur un bassin Mali-Sénégal- Nord-Guinée couvrant 150 Km2. C’est Rock Gate Capital Corp (société canadienne), qui a obtenu un permis d’exploration des ressources de la Commune Rurale de Faléa. Depuis la découverte du gisement d’uranium dans la commune de Faléa, les populations-à travers l’ARACF (association des Ressortissants et Amis de la Commune de Faléa) une association qui résiste contre l’ouverture de la mine d’uranium, expriment de nombreuses inquiétudes pour plusieurs raisons :
La société Rockgate a réalisé les opérations de forage et de carottage à des profondeurs variant de 200 à 300 mètres de profondeur sans avoir eu au préalable aucune idée précise sur le niveau de la nappe phréatique dans les différentes zones ;
Elle ne respecte ni la nappe phréatique, ni les populations, ni les conditions minimales de base dans le domaine de l’environnement, du Patrimoine culturel (matériel et immatériel) et de la démocratie…
Cette situation a eu des conséquences sur les populations de la commune de Faléa à savoir l’insalubrité et les nuisances, les risques d’infiltration dans la nappe phréatique des produits dangereux utilisés par Rockgate, la stratégie de contamination rapide des surfaces de la future concession, la pollution des sources d’eau potable.
Les hommes, les femmes, les enfants, les villages qui risquent de subir l’exploitation de l’uranium, ont besoin de la solidarité des femmes, des hommes, des jeunes des villages et des villes qui consomment l’énergie nucléaire. C’est une énergie sale qui détruit systématiquement notre environnement, nos cultures, nos habitudes alimentaires, nos jardins ! »
Comment faire pour qu’ensemble nous obtenions la non-exploitation de la mine à Faléa ? s’est interrogé l’intervenant pour qui chaque participant à ce meeting doit informer ses amis, son environnement.
A ce sujet il a annoncé qu’une exposition « Faléa, la menace d’une mine d’uranium » circule en plusieurs langues. Il a poursuivi en invitant tous ceux qui voudraient manifester leur solidarité à prendre contact avec l’ARACF ou son partenaire le Forum Civique Européen