Partout, de plus en plus, et en particulier sur le continent africain, nous assistons à une course intense aux matières premières et aux terres agricoles. Le respect de l’environnement, la justice sociale et les principes élémentaires de la démocratie sont piétinés par des investisseurs internationaux poussés par leur soif de profit.
Les autorités publiques et les populations des pays concernés n’ont que des connaissances limitées sur l’exploitation industrielle de ces matières premières. Les institutions étatiques sont dépourvues de moyens et sans compétences techniques. Le cadre juridique est adapté aux intérêts des sociétés d’extraction et par contre inconnu des populations.
C’est le constat amer que les habitants de la petite commune de Faléa, dans le Cercle de Kéniéba au sud-ouest du Mali, proche des frontières avec le Sénégal et la Guinée, ont dû faire. Avec leur municipalité et l’appui de l’association ARACF (Association des Amis et Ressortissants de la Commune de Faléa) et des élus du Cercle de Kéniéba, ils se sont mobilisés depuis 2010 contre le projet d’une mine d’uranium sur leur territoire.
Grâce à la solidarité de quelques ONG et de municipalités comme la Ville de Genève, les habitants de Faléa ont ainsi réalisé une étude du « point zéro radiologique », mis en place une unité de communication satellitaire, animé des séances de formations et créé une radio locale pour diffuser des connaissances sur l’extraction minière, le cadre légal et les droits des citoyens dans les quatre langues parlées par les populations. En collaboration avec l’IPPNW2 et l’uraniumnetwork, l’association ARACF a organisé à Bamako en mars 2012 une conférence internationale sur le thème Uranium Santé et Environnement.
Une mine d’uranium à Faléa détruirait le village, les terres agricoles, les lieux sacrés, le patrimoine culturel, une faune et une flore particulièrement riches mais également cette ressource vitale qu’est l’eau des nappes géologiques et phréatiques.