La Commune rurale de Faléa située à 88 Km de Kéniéba dans la Région de Kayes souffre d’un dysfonctionnement alarmant de ses services sociaux de base. Bien que réputée pour son immensité de ses ressources naturelles telles que l’or, la bauxite, l’argent, le cuivre, l’uranium, la faune et la flore abondantes, une variété d’espèces halieutiques en quantité importante, des terres fertiles, etc) ainsi que son patrimoine culturel très riche et varié, la commune rurale de Faléa n’est que lombre d’elle-même. Elle est confrontée à un véritable problème de développement.
En effet, de 2010 à 2014 avec l’appui et l’accompagnement de lONG malienne ASFa21 (action solidarité pour les 21 villages de la commune de Faléa), les habitants de cette collectivité territoriale et leurs autorités coutumières, politiques et administratives ont lutté contre la mise en place par des sociétés minières multinationales d’un projet d’extraction de l’uranium qui aurait eu des conséquences néfastes sur les activités économiques et sociales, sur la santé humaine et animale ; bref hypothéquer même l’avenir de la population.
Parallèlement, des efforts ont été vigoureusement déployés pour désenclaver la commune et alléger de façon significative le problème d’accès des populations locales aux soins de santé. C’est ainsi que grâce aux démarches et au plaidoyer de l’ONG ASFa 21 auprès des élus de la Nation et des décideurs politiques nationaux, en mai 2014, un budget global de 414.549. 375 Fcfa a été débloqué par l’État malien pour réaliser l’assemblage des composantes dun bac automoteur de 20 tonnes qui était en souffrance depuis 2005 dans l’enceinte de la subdivision des routes de Kéniéba. Également cela a permis d’ aménager la voie d’accès et le quai-bac à Fékola et réhabiliter le tronçon de la route nationale n°2 allant de cette localité à la frontière Mali-République de Guinée en passant par le village central Faléa.
En outre, avec le concours financier de ses partenaires européens, l’ONG d’appui au développement local de la commune a pu acquérir et doter le centre de santé communautaire de Faléa d’un véhicule pour assurer un service d’évacuation des cas des malades graves vers le CSREF de Kéniéba. Afin de faciliter davantage l’accès aux structures de santé pour les malades et les femmes enceintes et diminuer la mortalité infantile, ASFA21 avait mis en place un service de transport local par tricycle motorisé pour permettre à ceux qui habitent dans les villages et hameaux situés loin de la route nationale n°2 de bénéficier eux aussi des services du CESCOM de Faléa.
Ces différentes actions avaient beaucoup soulagé les souffrances des populations nécessiteuses et contribué à atténuer les difficultés dans l’ensemble de la commune. Car auparavant, la commune de Faléa, constituée des 21 villages et d’une cinquantaine de hameaux pour une superficie d’environ 400 km2 avec une population de plus de 17000 habitants, était dans un état d’ enclavement. Cet état d’ enclavement existe toujours avec une dégradation de la grande route nationale pendant la saison des pluies.
Pire en 2021, suite à une énorme faute de gestion technique (surcharge dune petite embarcation de 20 tonnes par un gros engin lourd de la société minière canadienne IAM GOLD, le bac a été précipité au fond du fleuve. Toute chose qui a provoqué le retour du problème cauchemardesque de son franchissement en période d’hivernage. C’est tout récemment que les autorités administratives et les services techniques ont procédé à sa récupération dans un état très dégradé et à sa réparation avant de le remettre en service.
Cependant, la commune rurale de Faléa est confrontée aujourd’hui à des difficultés liées à la défaillance des autorités locales et, surtout, à un véritable dysfonctionnement des services sociaux de base. Les autorités locales et administratives, notamment le maire et le sous-préfet brillent parfois par leur absence durant des mois.
Sur le plan sanitaire, la seule ambulance du village est hors service actuellement rendant ainsi l’accès aux soins de santé très difficiles des populations. L’insuffisance de la couverture sanitaire de la commune est palpable. Il existe aujourdhui qu’un seul centre de santé communautaire et 4 à 5 dispensaires pour 42 villages et près des 50 hameaux avec une population de plus de 17000 habitants. À cela s’ajoute le sous-équipement des structures sanitaires et la mauvaise qualité des matériels médicaux. Dans le CESCOM, il n’y a qu’une seule table accouchement et qu’un seul lit à la maternité ; pas de machine d’échographie ; pas de laboratoire pour les analyses etc.
En outre, dans cette seule structure sanitaire communautaire centrale, il y a qu’un technicien supérieur de santé, une matrone non diplômée et un gérant du dépôt de médicaments non qualifié. Pas de gynécologue, de pédiatre, de radiologiste et de personnel de laboratoire pour les analyses simples. Le CESCOM de Faléa occupe la dernière place en matière de vaccination dans le cercle de Kéniéba, une situation qui perdure depuis trois ans. À toutes ces difficultés s’ajoute aussi celle d’approvisionnement régulier en médicaments. Les ruptures de stock des médicaments peuvent aller de plusieurs semaines.
Concernant les infrastructures scolaires, elles sont dans un état de délabrement d’insalubrité.
Lors d’un échange au mois de juillet dernier à Siby, le maire de la commune de Faléa, Mamadou Keïta, a fait savoir la mairie collecte annuellement 15 millions de Fcfa aux titres des impôts, taxes et redevances sur les activités économiques.
Amara Nouhoum Keïta